Le traitement du diabète de type 1 nécessite de multiples injections d’insuline par jour. Je ne peux donc pas mettre mon traitement entre parenthèse si, d’aventure, mes réserves d’insuline venaient à s’épuiser. Or, comme expliqué dans le premier article au sujet des températures, la distribution d’insuline pose problème sur une bonne partie de mon parcours. Les deux contraintes principales auxquelles je suis confronté sont donc la conservation de l’insuline et l’approvisionnement en matériel médical.
Sans garantie quant à la possibilité de pouvoir me fournir pendant le voyage, je dois assurer, avant mon départ, l’organisation d’une logistique qui me permettra de m’approvisionner en chemin.
Les compagnies pharmaceutiques
Afin d’atteindre cet objectif, ma première démarche a été de contacter les entreprises pharmaceutiques productrices d’insuline et de matériel médical afin d’obtenir leur aide. La singularité de Bike with Diabetes a suscité l’intérêt et plusieurs rencontres ont eu lieu. Malheureusement, cette singularité a autant piqué la curiosité que la crainte. Par ailleurs, à ma grande surprise, aucune des entreprises contactée n’a pu m’indiquer si et où leur marchandise était distribuée dans les pays où ils sont présents.
La livraison de colis
En l’absence de garanties suffisantes de la part des entreprises pharmaceutiques quant à la possibilité d’obtenir de l’insuline pendant le voyage, j’ai décidé de contacter les entreprises de livraison de colis qui disposent de réseaux de distribution à température contrôlée, afin de tenter d’organiser la chaine logistique d’approvisionnement moi-même. Malheureusement, je n’ai pas réussi à obtenir d’accord de ce côté là non plus. La raison justifiant leur refus étant que les envois à température contrôlée ne se font que pour des envois réguliers et en grandes quantités. En d’autres termes, des envois vers une destination précise, à intervalle régulier, plutôt que vers une destination à chaque fois différente, en fonction de ma progression sur le continent.
Un autre élément important, est que ces entreprises n’ont, à l’exception de l’Afrique du Sud, qu’un seul dépôt frigorifié par pays, à proximité de la capitale. Enfin, l’importation de médicaments requiert pas mal de paperasse et de démarches administratives auprès des autorités douanières de chaque pays. Un approvisionnement par cette voie semble donc compliqué.
Le Ministère des Affaires Étrangères et les ambassades
Je commençais à douter de la faisabilité de mon entreprise, lorsqu’un ami m’a suggéré de contacter le Ministère des Affaires Étrangères afin de déterminer si une solution ne pouvais pas être trouvée avec celui-ci. J’ai été reçu par Jozef Smets, Desk Manager Corne de l’Afrique et Afrique de l’Est. J’ai reçu, quelques jours après notre rencontre, un accord de principe par courriel expliquant la procédure à suivre pour l’envoi de matériel par la valise diplomatique. Les ambassades recevraient, quant à elles, l’instruction de conserver les colis dans leur frigo de pharmacie. Il m’appartiendrait alors d’organiser mon approvisionnement le long de mon parcours dans le pays en question. Cette aide est bien entendu exceptionnelle, et je ne peux assez remercier, Christian Monnoyer et Jozef Smets, ainsi que toutes les personnes impliquées que ce soit au Ministère ou dans les ambassades !
Cela étant la Belgique ne dispose pas d’ambassade dans plusieurs pays situés sur mon parcours. Il s’agit de la Zambie, du Zimbabwe, du Lesotho et surtout le Soudan qui constitue pour moi le plus grand défi étant donné la problématique des températures, d’une part, et, d’autre part, les 4.000km qui séparent l’ambassade située au Caire de celle située à Addis Abeba, en Ethiopie.
N’ayant toujours pas trouvé de solution au problème au moment de la date prévue de mon départ, j’ai décidé d’entamer le voyage en direction du sud de la France, puis de l’Afrique, en gardant à l’esprit qu’une solution devait être trouvée avant d’atteindre le sud de l’Égypte.
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