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Il ne me reste que 20 kilomètres à parcourir afin d’atteindre Edfu lorsqu’un haut gradé de la police – il a des aigles sur les épaules – m’ordonne, à la nuit tombante, d’embarquer dans un pick-up.
J’ai quitté Louxor trop tard dans la matinée et je me suis arrêté à Tod, un village au sud de Louxor où l’association Live is Beautiful est active dans une école. Kris et Galal, l’un des membres de l’association, m’ont invité à prendre le thé et à rencontrer les enfants qu’ils encadrent.
Arrivé à Edfu, le pick-up s’arrête en face du « Paradise Hotel », à l’entrée de la ville. Je décharge mon matériel et me dirige vers l’entrée, pas vraiment certain que c’est bien là que je souhaite passer la nuit. De manière générale, je me méfie lorsqu’on décide à ma place.
L’officier m’entraîne vers le bureau du gestionnaire de l’hôtel. Celui-ci est assis derrière un bureau couvert de paperasse empilée et d’un cendrier débordant de mégots de cigarettes. Il me donne les prix des chambres et je lui demande d’en voir une. Je remarque, en suivant l’employé qui va me présenter la chambre, la poussière qui tapis le sol et les murs, ainsi que les gravats et déchets de chantier dans le couloir. Vu l’état des lieux, une petite rénovation ne peut effectivement pas faire de mal. La chambre qui m’est présentée est crasseuse. La fenêtre est cassée et les rideaux sont gris de poussière. Les draps de lit le sont presque tout autant et de grosses taches sont visibles. La porte de la salle de bain ne tient que par la charnière du bas. L’évier et la douche sont brunâtres, alors que, j’imagine, ils devraient être blanc. Un miroir brisé semble prêt à tomber du mur et une ampoule clignotante pendue à un fil électrique dénudé pend au dessus de la douche. On ne peut rêver mieux si l’on cherche l’électrocution.
C’est clair, ce n’est pas ici que je vais dormir.
Lorsque je descends, le policier tente d’emballer l’affaire en me demandant mon passeport pour l’enregistrement dans l’hôtel. Je lui réponds que je souhaite voir un autre hôtel et que je ne passerai vraisemblablement pas la nuit ici. Il prend un air surpris et me demande pourquoi. Je lui explique et il me répond qu’Edfu est une petite ville, et qu’il n’y a qu’un seul hôtel en ville. Bien essayé, mais ça ne marchera pas avec moi.
Quelques minutes plus tard, je reçois un message de Kris Huybrechts avec les coordonnées d’un autre hôtel. Super propre, dans la même gamme de prix et avec un restaurant avec vue sur le toit de l’hôtel !
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